Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Interviewe moi beauté

23 avril 2012

blablabla

picto


On l'imagine insaisissable et très branchée. On la découvre marrante, peu sûre d'elle et risque-tout. Avec Antichrist, le nouveau film coup de poing de Lars von Trier, en compétition à Cannes, celle qui a fait ses débuts il y a vingt-cinq ans signe son plus gros pari d'actrice. Confidences.

Pour vraiment comprendre ce qu'est une star, on peut aller s'agripper aux grilles du Palais des festivals durant la Quinzaine, en espérant entrapercevoir un centimètre de la chevelure de Monica Bellucci ou un bout de la semelle de Brad Pitt. On peut aussi aller tranquillement boire un thé à l'hôtel Montalembert, au coeur de Saint-Germain-des-Prés, un jour de printemps, en compagnie de Charlotte Gainsbourg. L'actrice est là pour défendre Antichrist, une histoire de deuil, de sexe et de larmes filmée par le maître des souffrances intérieures européen, Lars von Trier.
Diaporama(s)
Entrez dans l'univers de Charlotte Gainsbourg

Difficile de faire plus discrète que la comédienne, et pourtant tous les regards convergent vers elle avec un mélange de curiosité et de distance. Le serveur apporte la commande, s'attarde, aimerait bien saisir quelques bribes de la conversation chuchotée de l'actrice. Pas de chance, celle-ci se fait instantanément silencieuse. Et quand elle reprend la parole, tricotant de longues phrases où chaque mot compte, eh bien, on écoute.

«Je suis consciente de mon incapacité à dépasser un certain stade dans mon jeu», confiez-vous en 2005. Est-ce pour franchir un cap que vous avez accepté de tourner pour Lars von Trier?

Si c'était le cas, ce n'était pas conscient. En apprenant que j'avais obtenu le rôle, j'étais bêtement heureuse, c'est tout. Et puis l'expression « franchir un cap », je trouve, est un peu prétentieuse. Disons qu'avec certaines méthodes et certains guides, on arrive à ses fins avec moi !

Quelle a été votre réaction en lisant le scénario d'Antichrist?

Celle de quelqu'un qui découvre un livre d'horreurs. L'histoire m'intriguait, m'interpellait, me faisait peur. Je me posais un tas de questions auxquelles je n'ai toujours pas de réponses, d'ailleurs. Mais finalement, j'aime bien l'idée que le film et Lars gardent leurs mystères.

Racontez-nous votre première rencontre avec le cinéaste danois.

C'était au Danemark, pendant le casting. Jamais je ne me suis sentie aussi ordinaire que ce jour-là, ni aussi sûre de ne pas obtenir le rôle ! Plus Lars montrait sa nervosité, plus je me sentais paisible. Il me demandait si, comme l'héroïne, j'étais sujette à des crises d'angoisse, je disais non. Si j'étais d'une nature nerveuse, je disais: «Non, non plus.» [Sourires.] Quand je posais des questions sur le scénario, il ne me répondait pas... Une semaine ou deux plus tard, j'ai su que c'était bon.

Nerveusement, c'était dur.

Björk a failli abandonner le tournage de Dancer in the Dark, en 2000, et Nicole Kidman a eu plusieurs violentes explications avec son metteur en scène pendant celui de Dogville, en 2003. Il faut être un peu maso pour tourner avec Lars von Trier, non?

Oui, c'est évident. J'avais cru comprendre que ça se passait mal avec les actrices... Avant de tourner, Lars m'a d'ailleurs beaucoup parlé des crises de Björk et de leur collaboration difficile, il m'a demandé si ça ne me posait pas de problèmes de tourner nue. On sentait qu'il voulait tout blinder. Il m'a aussi dit qu'il espérait ne pas craquer, mais que cela pouvait se produire. J'étais donc aux aguets. Mais il a été avec nous tout le temps, et d'une très grande générosité. A un moment, très bref, j'avoue avoir vu dans son regard le plaisir qu'il avait à faire souffrir, et ça ne m'a pas beaucoup plu. Mais à part cette unique seconde-là, il a été parfait. Quand on dînait ensemble, on n'avait pas forcément grand-chose à se dire, mais notre complicité dans le travail était à la fois très agréable et très intense.

Catherine Deneuve a joué dans Dancer in the Dark. Avez-vous été tentée de lui demander quelques conseils sur le personnage?

J'ai voulu l'appeler, oui... Et puis, sans que je sache vraiment pourquoi, je ne l'ai pas fait.

Comment avez-vous abordé les scènes très crues du tournage?

Je croyais que j'étais pudique, mais, en réalité, je ne le suis pas. A partir du moment où je savais où était la caméra, je n'étais pas gênée. Et à côté de la violence des sentiments, montrer ses fesses n'était finalement pas grand-chose. Ce n'était pas le plus flippant.

Publicité
Publicité
Interviewe moi beauté
Publicité
Archives
Publicité